24/08/2013

Jamais aussi vivants que morts

Je ne sais pas vous mais moi... c'est le cas.
Je n'arrête pas de rêver de ma mère.
Plus de 3 ans qu'elle est morte, et je rêve d'elle ; on dirait de plus en plus.
Il y a même des périodes ou c'est plusieurs fois par semaine.
C'est difficile. Douloureux.
Ou pas.
Je ne sais pas trop en fait.
Je suis perplexe.
Autant par le "phénomène" que par l'effet que ça me fait.

On dirait que je passe par différentes étapes.
Un peu comme des scénettes.

D'abord, rien.
Après son décès, il y a eu rien.
Du soulagement peut être ? Sûrement.
Mais pas de larmes. Pas une.
Je me disais "c'est louche ; ça va finir par me revenir en pleine tête et ça va faire mal".

Puis j'ai "lâché".
C'est MPP qui a ouvert les vannes.
Bien involontairement. Il s'est juste intéressé à moi, à ce que je ressentais.
Et j'ai pleuré.
J'ai pleuré, pleuré, pleuré ; encore et encore.

Depuis quelques temps je pleure moins.
Mais je suis triste. C'est un peu comme un genre de nostalgie.
Et je rêve d'elle.
Dans des situations "communes". De tous les jours.
Elle est toujours souriante, vive (ante).
Et je me réveille, partagée.
Entre tristesse et regrets.
Et du coup, ma journée commence bizarrement.
Il y a un espèce de flottement....

Ce qui est bizarre, c'est que je ne rêve pas de ma grand mère.
Je pense que c'est parce qu'elle est morte "normalement".
Alors que ma mère, non.

12 commentaires:

  1. Le Génie de la lampe25/8/13 07:58

    Je voudrais bien que tu arrêtes d'écrire des trucs pareils le jour de mon anniversaire :)

    Bon... Effectivement, comme tu le relates c'est sans doute le cas d'un d'un événement douloureux, mal intégré, intériorisé, un nœud qui ne s'est jamais défait. Ici ça revient longtemps après (la septième vague, plus forte que les autres...).

    Peut-être aussi le fait que quelque chose n'a pas pu se produire entre vous deux avant le décès, donnant un goût de choses non accomplies ou mal terminées.

    Le fait sans doute aussi que tu livres tes sentiments avec difficultés, croyant que tu dois montrer que tu as la force de les surmonter (ou simplement, sans penser à montrer, les surmonter)...

    Ne t'inquiètes pas, ça va passer.

    Biiiiizzzzzz

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    1. J'opterais pour quelque chose n'a pas pu se produire entre vous deux etc....
      J'ai effectivement énormément de regrets de n'avoir pas pu partager grand chose.
      Quand on est enfant, on ne profite pas de ses parents. Parce que ce sont nos parents, on ne se pose aucune question.
      Ado, ils nous font chier, n'y comprennent rien.
      Jeune adulte, trop occupé à se construire une vie, on ne prend pas soin d'eux.
      Ce n'est qu'une fois installés et lancés dans la vie qu'on est en mesure de les apprécier à leur juste valeur.
      Mais dans mon cas : trop tard....
      J'idéalise peut être un peu aussi, comme on le fait souvent avec les gens disparus. On se souvient du bon et pas du mauvais....

      Les autres options je ne pense pas ; je ne l'ai pas pleurée 6 mois, mais ma rencontre avec MPP m'a permis de le faire.
      Je ne me suis pas privée, me suis exprimée.
      Par contre il est vrai qu'il ne "comprend" pas, ses parents étant tous les deux encore vivants....

      Bon bin.... BON ANNIVERSAIRE QUAND MEME !
      (tu vois, j'ai fait une note pour ton anniv' !!! :)))))) )
      Tu as eu plein de cadeaux j'espère ?

      Biiiiizzzzz Mon Génie

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  2. Donc tu ne vas plus écrire que le jour d'anniversaire du Génie !!
    Bah sommes pas rendus hein !!
    Etrange surtout que ça vienne aussi souvent...
    Et bien sûr tu as demandé à MPP ce qu'il en pensait ? ;-)
    Des bises ma Reinette !

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  3. Non, et non.
    J'écris.... quand je peux en fait !
    Et il n'en pense rien, il ne comprend pas ce que fait comme effet un parent mort.
    La dernière fois, je lui ai dit "quand mon père sera mort, je serai seule".
    Il m'a fait un cake mou pendant 2 jours !!!!!
    Il comprendra le jour où.
    Et à ce moment là on en reparlera....
    Des bises aussi :-)

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  4. J'en suis même pas sûre... Enfin j'en sais rien hein parce que je ne connais pas l'effet non plus. Mais je pense quand même que cela doit être différent selon qui nous sommes, ce qu'a été la relation, comment les choses se sont passées... C'est peut être quand même très spécifique à la maladie dont elle était atteinte... Mais je dis des conneries hein.
    C'est parce David, mon amoureux transi de la 6e/5e avec qui je n'ai pas toujours été très gentille est mort hier. Tumeur au cerveau, 42 ans, 5 enfants.
    Saloperie. J'arrête pas de penser à ses petits... Son dernier a un an !! De grandir avec un père mort ça fait quoi tu crois Reinette ??

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    1. Ca fait pas le même type de douleur que de l'avoir connu... Il ne se souviendra même pas de son père. Il se posera des questions mais n'aura pas mal ; peut être un regret.
      Par contre les autres.... :-(
      Mais tu sais on peut poser la question à plein de niveaux.
      Ca fait quoi de grandir avec un père vivant mais absent, par exemple ?
      Etc etc....
      Je pense aussi que ma mère revient aussi souvent à cause de ça. Cette putain de maladie. L'autre jour on jouait à "Brin de Jasette" ; la question était : "quelle maladie vous fait le plus peur ?".
      Miss Morue et moi avons répondu en même temps aussitot "Alzheimer"...
      Je crois qu'on est tous marqués au feutre indélébile.
      Quant à être différent selon les personnes, bin oui et non.
      Après que j'aie dit la phrase qui tue à MPP, ce fut l'anniv' de mon père.
      Et ma tante, sans que je lui en parle, me dit "Depuis que maman est morte je suis seule. Monmari et les enfants ne le comprennent pas, et ils l'ont mal pris quand j'ai dit ça, mais quand tu perds tes parents, tu te retrouves seul. Même si tu ne t'entends pas avec eux."
      Voilà. Et c'est une tante "par alliance", que je ne vois quasiment jamais. Donc pas de rapprochements d'idées, discussions ou autres...

      'tain c'est gai pour des vacances, non ?
      ;)

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  5. J'ai perdu ma mère en avril dernier... je passe par les mêmes phases que toi de rêves où elle est vivante, dans le quotidien...
    Je l'ai accompagnée durant sa maladie, quelques mois, trop rapide...
    Oui, c'est trop tard qu'on apprécie nos parents à leur juste valeur...

    Il n'y a que quand on est passé par cette épreuve qu'on peut comprendre la douleur de la perte d'un parent...
    Le gouffre de l'absence est sans fond...

    J'ai toujours pensé que partir était plus facile que rester... Dans tous les sens du terme...

    C'est sûr, il y a un "avant" et un "après" nos parents...

    Je te comprends à 200%...

    Petite Voix

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    1. :-(
      J'ai mis des années hein à en arriver là moi !
      Tout comme sa maladie finalement....
      Je ne sais pas trop ce qui est préférable (y a t'il quelque chose de préférable ?).
      Que nos parents partent vite, ou lentement.... Franchement, j'aurais pas refusé de ne pas voir ma mère dégringoler pendant des années, hein....
      M'enfin.

      C'est bien que tu aies été auprès d'elle ; ça a du la réconforter.

      Bises

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  6. Non, il n'y a sans doute rien de préférable...
    La maladie est toujours trop longue, et le temps qu'il reste toujours trop court...
    Surtout quand cela se passe dans d'extrêmes souffrances...
    Ce que je voulais dire me concernant, c'est que j'ai l'impression d'avoir appris sa maladie, et que le lendemain elle n'était plus là, même si dans les faits, après des semaines (mois) de tâtonnements, entre le diagnostic et sa disparition, il s'est écoulé à peine 5 mois... et pourtant 5 mois de souffrances parfois insoutenables (pour elle et pour nous), avec des périodes de mieux et d'espoirs, et puis l'accélération de la fin...


    Purée que c'est dur...

    Bises à toi.

    Petite Voix

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    1. Tout dépend de la maladie, Petite Voix.
      Car dans Alzheimer, le temps qui reste n'est pas trop court. Bien au contraire, c'est long, tellement long.... Atroce à dire, mais on a hâte que ça s'arrête, et quand ça s'arrête, on est soulagés.
      C'est "marrant" n'est ce pas comme 1 minute de souffrance est une éternité, et 1 minute de bonheur est une goutte d'eau ?!
      C'est indiscret si je te demande ce que ta mère a eu ?

      Bises et une pensée réconfortante pour toi

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  7. hé ben, sujet sensible pour moi aussi Reine et tu le sais bien ... Qd maman est morte, ma fille avait à peine un an, je changeais de boulot et j'emménageais ds une maison que j'aurais tant aimé qu'elle connaisse ... Bcp de tristesse, pas de pleurs et pas de révolte. Malade depuis qq années mais en chute libre les dernières semaines, sa mort est venue comme du jour au lendemain. Bref. La peine, je ne l'ai tjs pas pleuré plus d'un an après. Dimanche, pr la 1e fois, j'ai pensé à elle comme si elle était encore vivante. ça m'a fait un bien fou mais ça n'a duré que qq secondes ... mais qq chose se passe peut-être en moi, sais pas ... Je n'ai rêvé que qq fois d'elle, et plutôt de façon réaliste (je ne préfère pas raconter ;) ). on traverse des étapes, Reine, les nôtres. comme dit le Génie, ça va passer ... et puis la comparaison avec la mort de ta gd mère renforce mon sentiment : les deuils sont mieux vécus qd la relation a été bonne. C'est peut-être pour cela que je ne pleure pas trop maman ;)
    Des bizReine, comme d'hab quoi ;)
    Bulles

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    1. Je ne sais pas trop en fait si c'est une question de bonne relation ou.... une question de "moment venu".
      Tu vois, 15 jours avant que ma grand mère ne meure, un de mes collègues est mort.
      Il avait 54 ans....
      Son décès m'a plus traumatisée que celui de ma grand mère ; et pourtant on ne peut pas dire que je le préférais à ma grand mère !!!
      Mais à 54 ans, ton heure n'est pas venue. A 97, ma foi....
      Mais je reste convaincue que quand on ne pleure pas son proche, c'est qu'on bloque les pleurs. Et qu'il faut que ça sorte un jour....
      Allez : BizBullesSs .... héhé

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Moi, ce que j'en dis de ta note, c'est que...